Ce n'est pas en s'imaginant fort qu'on l'est obligatoirement. ~

L'herbe se pliait sous ses pas au fur & à mesure qu'elle avançait doucement, se camouflant tant bien que mal dans les fougères. Elle adorait sa fourrure, certes, mais actuellement elle la gênait plus qu'autre chose. En effet, elle avait faim & avait décidé de chasser quelque chose. Elle avait tenté la pêche mais avait fini par abandonner, elle avait tenté les oiseaux mais avait abandonné après son troisième pigeon. Alors, au final elle opta pour le gibier terrestre : il ne lui restait plus que les quadrupèdes tels que le sanglier, le cerf ou les petits rongeurs. Un rongeur ne satisfairait pas sa faim, enfin tout du moins pas à long termes, un cerf c'est beaucoup trop dangereux. Alors au final, voilà Starlight qui parcourait la forêt à la recherche d'un sanglier. Au bout de quelques quarts d'heures, une odeur lui était parvenues à ses narines & un jeune marcassin se trouvait en face d'elle. Actuellement, elle était tapie dans les fougères, tendue comme un arc & les yeux bleus fixés sur cette bête. Son odeur aurait pu paraitre insupportable aux sinus d'un être humain mais pour un tigre, l'odeur était parfaitement alléchante. Une odeur de boue mêlée à une odeur de viande crue ... Alléchant. La tigresse se lécha les babines tout en avançant délicatement, ses coussinets se déposant doucement pour éviter de briser une branche. Elle se retapissa dans l'herbe pour finalement se préparer à l'attaque, elle n'était plus qu'à 500m de l'animal. & finalement, elle bondit ! L'animal se mit à courir dans un bruit de cochon apeuré tandis que la tigresse lui courait après. Elle finit par donner un coup de patte avant sur son flanc, le faisant tomber & se jeta sur lui. L'animal cria une dernière fois avant qu'elle ne l'achève à l'aide de ses crocs, dans sa jugulaire.

Light finit par marcher en trainant le cadavre du marcassin durant plusieurs mètre. Soudain, elle se stoppa en lâchant le corps & en levant la tête. Un énorme rocher se trouvait devant elle. Elle l'observa avec curiosité & admiration. Ce rocher était aussi grand qu'une plaine & aussi imposant que la propre Lune. Finalement, prise de curiosité & d'envie, elle transporta le corps, non sans difficulté, du marcassin jusqu'au rocher & le posa dans un coin. Là, elle s'avança jusqu'au bord & ce qu'il vit la fit tressaillir d'excitation. La vue était magnifique ... On pouvait voir la forêt entière. Passant par les oiseaux volant dans le ciel jusqu'au lièvre se terrant dans son trou. Elle eut une envie de grogner, de se prendre pour une meneuse, la reine de la forêt, mais s'abstint. Elle finit par tourner le dos au bord & aller se coucher près du marcassin pour le manger.

But the Strength of Imagination is Also Powerful .

[...] Le vent ébouriffa soudain son pelage, créant ça et là plusieurs épis de poils en tous sens, sur ses flancs, sur son poitrail, sur ses pattes. Il secoua sa large tête osseuse dans un mouvement lent qui pouvait paraître tranquille et serein, alors qu'à l'intérieur de son crâne le mouvement confus et entrechoqué de son sang lui brouillait ses sens pourtant aiguisés. Ses griffes crissèrent un instant sur la roche dure et lisse qui se trouvait sous ses pattes ; une seconde rafale lui picota les yeux et il cligna des paupières quelques instants. Un brin d'herbe qui voltigeait à ses pieds le fit sursauter. Son esprit torturé l'eut confondu, sans doute l'espace d'un instant, avec une main qui tentait de lui saisir une de ses pattes pour le dénuer de chacune de ses griffes une par une. Dans une de ses hallucinations quotidiennes, il vit des bras fins et dénués de pelage lui ôter ses armes lentement, vicieusement, et le sang couler à flot tout autour du rocher. Il se pencha en contrebas et aperçu une tigresse à la robe neige parsemée de lignes noires comme du charbon. Il inclina ses oreilles rondes avec intérêt vers le petit sanglier qu'elle venait d'attraper et l'odeur de la viande fraîche assaillir ses narines. La belle blanche ne l'avait sans doute pas encore remarqué. Il s'assit, dans une position de domination et regarda la tigresse d'un air nonchalant qui se voulait neutre et indifférent. Brusquement, d'une voix forte, il prit la parole, espérant la prendre au dépourvu.

« Vous comptez réellement faire un repas entier avec ce si petit animal ? »

( désolé, c'est vachement court mais je dois y aller :/ )

Ne t'inquiète pas, je comprends, & la quantité ne compte pas pour moi (:

Ce sanglier était un délice absolue. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus chasser un tel gibier. Je veux dire par là : qu'avec ce Grand Voyage organisé, il y a maintenant plusieurs mois de cela. & durant ce voyage, aucune proie en vue. Ou plutôt, soyons réaliste : il y en avait sans doute énormément. Les cerfs, les grives, les sangliers, les lièvres, les paons, les faisans ... Autant d'animaux possibles pouvant se cacher n'importe où. Mais, durant ce Voyage, aucuns tigres n'avaient eut le temps de pouvoir chasser. Personne n'y avait pensé, surtout. Où plutôt si, quelques uns. Mais il fallait être réalistes, durant un tel voyage il faut évidemment s'abstenir de chasser. S'éloigner de la bande serait se condamner. Car en effet, la bande de tigre, ou plutôt le troupeau - vu le nombre - était regroupé depuis des jours. & être séparé suggérait le fait de vouloir s'éloigner, de devenir indépendant des autres. Ainsi, les autres tigres ne se préoccuperont plus de nous. Mais dans un tel endroit hostile - je veux dire avant d'arriver ici- ce serait se condamner à mort. Car la nourriture était parfaitement cachée & l'eau était rare. Alors, non, la tigresse avait absolument refuser de quitter le troupeau, même si son estomac se nourrissait lui-même, c'est à dire en lui créant parfois des ulcères. Pas énormes, certes, mais quand même. & tous les autres tigres sont sans doute dans le même état qu'elle-même.

La tigresse plongea de nouveau la tête dans les entrailles de sa proie, ne se préoccupant pas de son pelage blanc, tout en dégustant l'intestin de celui-ci. Délicieux. Il était encore chaud car tué il y a peu. Elle adorait chasser quand elle en avait besoin, car plus la viande est chaude, plus elle est sanguine, meilleure elle est. C'était prouvé & certain. Brusquement, elle entendit une voix & sursauta. Elle se retourna brutalement en couchant les oreilles & feulant. Position défensive. Vu la position du mâle, elle recula pour bien protéger sa proie, tout en fixant l'intru avec haine. Tu touches à ma bouffe, je te bouffe. Voilà, ce que voulait dire son regard. Elle n'était que rarement méchante mais question nourriture, c'était la moins prêteuse, surtout si elle venait elle-même de tuer la bête.

To Play Games of the Others can Turn out Dangerous

La tigresse à la fourrure de neige se retourna brusquement dans un grondement menaçant. Ses crocs blancs se dévoilèrent au-delà de ses babines farouchement retroussées et le grand mâle s’assit avec un demi-sourire, la queue battante, faisant voler la poussière qui se trouvait sur le Rocher. Il regretta une fraction de seconde que cette valeureuse guerrière ne fasse pas partie de son clan ; elle empestait le Rain à des kilomètres à la ronde. Son petit sourire satisfait et qui semblait faussement idiot ne le quitta pas lorsqu’il toisa la jeune femelle d’un air supérieur. Cet air supérieur qu’il se donnait pour masquer son apparence frêle et fragile, si chétive et si dérangée, rongée par le mal, dévorée par la douleur, déchiquetée par l’irréalisme. Il resta donc d’un calme olympien, conservant une attitude hautaine, presque méprisante, le dos droit, ses yeux jetant des éclairs. Un petit rire lui échappa et, sans prévenir, soudainement, il bondit du rocher d’une puissante détente de reins. Ses pattes puissantes et souples le firent atterrir sans bruit près de la jeune blanche. Il la fixa, droit dans les yeux, pas une seule seconde importuné par les coutumes d’usage qui font que regarder un autre tigre droit dans les yeux est synonyme de guerre. Mais rien, rien dans son attitude ne démontrait d’agressivité. Tout était parfaitement calme, serein, faussement contrôlé. Seuls ses yeux le contredisaient. Ces petits yeux vifs, alertes, fous. Et pourtant, sa pupille restait tranquillement figée dans celle de la tigresse. Il s’assit à nouveau et secoua la tête avec un petit rire. Un soupir lui échappa.

« Inutile de vous effaroucher de la sorte. Je ne voulais pas vous ébouriffer le pelage, chère demoiselle. »

Un petit haussement d’épaules avec un regard désintéressé envers la proie toute fraîche et dégoulinant de sang qu’elle venait d’attraper suffirait, sans doute, pour la convaincre qu’il n’était pas là pour voler les proies des autres. Et il se convaincrait lui-même, par la même occasion. D’un signe de tête il désigna le jeune sanglier qui pendouillait entre les pattes puissantes de la femelle.

« Je ne suis pas un crevard affamé au point de voler les prises des autres. Surtout d’une si belle demoiselle. »

Il lui jeta un regard en coin avant de, nonchalament, passer sa patte derrière son oreille. Pourquoi ne pas se laisser aller à des habitudes qui n’étaient pas les siennes, après tout ?