Bramble Claw
ι doɴ'т cαre ; tu m'touches, j'te bouffes B)
♪ Puf : I Don't Care
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| Sujet: Tribute to Hell [PMR] . Mar 14 Juin - 18:54 | |
| Le soleil de la supériorité scintillait, éblouissait le parfumeur comme la lumière aveugle les insectes qui veulent un jour doux ou les demis-ténèbres d’une belle nuit. Si Bramble Claw s'était interrogé sur les dires d'autrui, on aurait pu penser qu'il existait une infime partie de lui qui soit diplomate, intelligente ou même démocrate. Mais Bramble ne s'interrogeait en cet instant que sur ses propres dires, ce qui ne faisait qu'aggraver son cas. Il se posait des questions, sur ce qu'il disait, sur ses propres pensées, sur leur visée profonde. Ce n'était pas de l'égocentrisme, même si ça y ressemblait fort, mais simplement une remise en question permanente, une série de doutes acheminés, qu'il avait accumulés, sur tout ce chemin long et tortueux qu'on appelait la vie. Cette vie qui se jouait d'eux, sans cesse, se fichait de leur souffrance, leur riait au nez et les narguait car elle n'existait réellement que pour ses favoris. Et tout recommença dans la tête de Bramble Claw. Il entrevit encore une fois des milliers de créatures informes, venues des cieux le dévorer, lui, insignifiant félin, être mortel et si fragile, malgré cette apparence forte et puissante qu’il se donnait. Si un soupçon de réalisme venait à percer les méandres de son esprit torturé, il s’envolait aussitôt, comme une fée volage, ou comme un trésor à portée de main mais inaccessible. Car l’esprit du mâle se résume à cela ; à ce mot si fort et si irréel à la fois : inaccessible. Même à lui, ses propres pensées lui sont interdites, l’accès à sa raison coupé, celui de ses souvenirs saturé. Pire encore, sa vision du monde, la distinction du monde réel et du monde surréaliste n’existe plus. Et que fait-il ? Comment peut-il accepter une vie pareille, infernale, sans cesse malmenée ? Il la subit sans broncher. Car il n’en connaît pas d’autre. Il n’ose imaginer vie meilleure, où le « bonheur » existe. Le bonheur n’existe pas ; il n’est que le fruit de l’interruption de la souffrance. Cette interruption, brève, rapide, parvient parfois jusqu’à Claw. Le mâle se retrouve donc pris au piège, entre sa folie qui lui crie d’en finir et son instinct qui lui commande de se battre, de continuer à avancer perpétuellement. Chaque pas de la vie, chaque avancement dans cette ignominie, c’est se rapprocher un peu plus de la mort. Et cela, c’est ce que Bramble Claw se dit pour se rassurer. La mort, synonyme de délivrance. Chez les animaux, au contraire des humains – fort heureusement d’ailleurs – la raison n’est pas la plus forte. L’instinct triomphe toujours. Il faut survivre, quoi qu’il advienne, quoi qu’il se produise. Et, avec son regard fou, désaxé, perdu, il entrevoit un démon aux ailes d’ange passer sous son nez. Il se dit qu’enfin, la mort vient le chercher alors qu’elle commence seulement à jouer avec lui. Mais son instinct, toujours présent, le fait se battre. Il recule d’un bond, l’être maléfique se jetant à sa poursuite d’un air faussement innocent, d’un battement d’aile mielleux et angélique. Mais Claw sait, se persuade sans mal que tout n’est que supercherie. Puis, de son regard s’ôte ce voile opaque et dévoile au peu de jugeote qu’il lui reste la vérité : l’être maléfique, le démon sanguinaire n’était qu’un simple papillon. Un craquement soudain, digne de sortir tout droit des enfers, le replonge dans son monde fait de douleur et d’illusions. Il sent ses poils se hérisser sur son échine, ses babines se retrousser pour intimider cet adversaire invisible qui se joue de lui. Mais, face à une créature envoyée par Satan, a-t-il la moindre chance d’en réchapper ? Il sait que, face à une telle force, ses grondements dérisoires sont vains. Et il se sait irrémédiablement perdu. |
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